mercredi 26 septembre 2018

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jeudi 5 avril 2018

Féminisme : ces 10 combats qui prouvent que rien n'est acquis

Bonjour à toutes,


Nous vivons une drôle d'époque, comme disait l'autre. Une époque où les femmes n'ont jamais eu autant d'acquis sociaux, mais où la violence et les agressions sexistes (ou pas d'ailleurs) n'ont jamais été aussi répandues. Pas militante ni parfaitement au courant de tous les enjeux du féminisme, j'avais tout de même envie de rédiger un article plus engagé, plus "moi".

Aujourd'hui, je suis fière de le dire au monde : je suis féministe. Et pourtant, quand ces mots sortent de ma bouche, j'ai souvent trois types de réactions :
- pfff, moi je suis pas féministe, je suis humaniste.
- pfff, tu nous soûles avec ton écriture inclusive.
- pfff, vous avez déjà le droit de vote.

Premièrement, humanisme et féminisme, c'est la même chose. Mais comme me l'a dit récemment une personne, le terme "femme" est important : il faut se rappeler qui a mené cette lutte en premier, et qui en seront les bénéficiaires.
Deuxièmement, je n'utilise pas l'écriture inclusive, hormis pour le travail (quand on est dans l'associatif, ça reste bien vu): je préfère de loin encourager un changement des méthodes d'enseignement du français qu'un changement du français en lui-même. Mais que l'on soit pour ou contre, l'écriture épicène s'inscrit dans une logique d'inclusion de tous les genres et ne fait de mal à personne.
Troisièmement... Ta gueule.


Allez, c'est parti.
(Petite précision : les 10 combats que je vais citer sont à la fois globaux, c'est à dire qu'ils concernent le monde entier sans distinction de religion, origine ethnique, frontière... et plus "locaux")

1/ La violence conjugale

225,000 femmes âgées de 18 à 75 ans en moyenne seront victimes de violences conjugales, et ce CHAQUE ANNEE. L'homme gentleman n'est pas un mythe : fort heureusement, beaucoup d'hommes sont des agneaux. Mais nier qu'il existe des loups ou des crocodiles n'améliorera pas la situation des victimes. Il faut agir, et vite (et même mener, si je puis me le permettre, des actions "coups de poing")

2/ Les inégalités professionnelles

On les cite en exemple lorsqu'on tente d'expliquer notre combat à un misogyne... (peine perdue, avec un con, il faut laisser tomber). Les inégalités professionnelles sont bien réelles. Entre autres, les salaires plus bas pour les femmes (facilités par un intitulé de poste différent par exemple), les promotions et hausses de salaires plus volontiers attribuées aux hommes, la discrimination due à l'âge (les femmes en âge de devenir mamans étant moins souvent embauchées que les hommes), le congé maternité, le port de talons imposé dans certaines branches, le maquillage / la coiffure codifiés, le harcèlement sexuel...

3/ Les agressions sexuelles

Et les viols. Si l'on en parle de plus en plus, avec notamment le #MeToo et #Balancetonporc qui visaient à témoigner contre le harcèlement de rue, harcèlement sexuel et les agressions de façon générale, on n'encourage toujours pas les victimes à aller au bout des démarches judiciaires. Seules 8% des victimes de viol portent plainte et parmi ces 8%, beaucoup ne vont pas au bout de la procédure et voient leur plainte classée sans suite. Le harcèlement de rue, dont j'avais déjà parlé précédemment dans un article, est quasi systématiquement banalisé. Nos politiciens croulent sous les accusations de viols. Le viol est également, dans nombre de pays, une arme de guerre...


4/ La culture du viol

Près d'un quart des français estime que la tenue d'une femme peut justifier qu'elle se fasse ou non agresser. De vieilles chansons, comme Sous les jupes des filles d'Alain Souchon, peuvent donner l'impression qu'il est normal de briser l'intimité d'une petite fille lorsqu'on est un petit garçon. La pop culture banalise, consciemment ou non, le viol à travers des scènes d'abus sexuels "sexy" et de baisers volés (James Bond en tête). Les femmes se font constamment juger, rabaisser, en fonction de ce qu'elles portent, de leur vie sexuelle, de leur maquillage (slut ou prude-shaming). On parle, encore aujourd'hui, de "devoir conjugal"... Je vous encourage à lire ce très bon article d'une Madmoizelle, qui résume ce qu'est la culture du viol et les problématiques qu'elle pose.

5/ La charge mentale et la répartition des tâches

Très bien illustrée par Emma avec les strip "Fallait demander", la charge mentale dans le couple est effectivement souvent bien supérieure chez la femme. Charge mentale d'ailleurs encouragée par les inégalités liées au congé maternité / congé paternité (j'ai un peu l'impression de galérer à parler français là, toutes mes excuses) comme cette vidéo l'explique très bien. Les femmes qui aujourd'hui travaillent doivent, pour la plupart, tout de même gérer les principales tâches liées aux enfants / à l'entretien de la maison le soir. L'homme n'est plus le seul à ramener de l'argent à la maison, mais dans beaucoup de foyers, cela ne change rien à la répartition des tâches.

6/ Les mariages forcés

Pas la peine d'écrire un roman sur ce thème, mais précisons tout de même que cela ne se produit pas que chez les autres ! En France, également... Voilà une expérience intéressante menée aux Etats-Unis pour tester les réactions des passants face au mariage d'une enfant, je vous laisse regarder la vidéo :-)

7/Les inégalités sexuelles

Qui incluent la perception de la femme qui diffère en fonction de l'intensité de sa vie sexuelle (assumée ou présumée d'ailleurs), la manière dont est perçu le porno et ce qu'il représente en terme d'image pour la femme, les travailleuses du sexe (prostitution choisie ou imposée, pornographie, escort, etc.). Il existe des divisions au sein du féminisme, mais c'est un thème qui doit véritablement être réfléchi. Voilà la vidéo d'une actrice porno expliquant son parcours et le harcèlement dont elle a été victime.

8/ Les inégalités religieuses

Là encore, il existe des divisions au sein même du féminisme, entre celles et ceux qui prônent un féminisme ouvert aux différents courants, qui s'adapte aux différents besoins de chacun (intersectionnel), et les féministes universalistes, beaucoup plus attachées à la laïcité et à une vision plus globale de la lutte. Je vais ici parler des inégalités religieuses de façon générale, dans les trois grandes religions monothéistes. Les religions doivent, à mes yeux, s'adapter à la société (et pas l'inverse !), elles doivent évoluer, mettre  hommes et femmes sur un pied d'égalité notamment en leur permettant d'exercer leur foi "professionnellement" ou en luttant contre les violences sexistes et sexuelles, etc. Voilà une superbe interview d'un curé à ce sujet ! Ce qui ne justifie en rien, selon moi, que des groupuscules féministes comme les Femen s'attaquent à des lieux saints et bafouent la liberté de culte.


9/ Le sexisme ordinaire

Vaste question que le sexisme ordinaire, mais sans entrer dans les détails des différenciations de genre et bla, bla, bla, parce-qu'il est 2h37 et que je commence sérieusement à fatiguer... Nombre de choses m'agacent et, mises bout à bout, font de la France un pays encore profondément machiste : les coupes des vêtements différentes entre femmes et hommes et pire, entre filles et garçons (vêtements moulants, shorts plus courts, etc.), les "jouets pour filles" et les "jouets pour garçons" et les messages différents qu'ils véhiculent, les métiers vus comme "masculins", l'hypersexualisation des jeunes filles, les tables à langer uniquement présentes dans les WC de femmes, la pression liée au corps "idéal" de la femme (pression souvent véhiculée par les femmes elle-même !), l'idée qu'une femme ne peut s'accomplir qu'en devenant mère, certains scandales récents (lycée de Saint-Cyr), etc.

10/ La remise en question de nos acquis !

Certains partis français, comme Civitas, militent déjà contre l'avortement, pour le retour au foyer de la femme, contre le mariage gay ou la contraception... Une multitude de pays limitent et conditionnent encore aujourd'hui les avortements... Pays parmi lesquels la Pologne et l'Irlande. Il y a peu, la France remettait en question l'âge de la majorité sexuelle de façon détournée... Les commissariats culpabilisent les victimes de viols et classent les plaintes sans suite... Tout cela me fait penser que ce que nous avons acquis pourrait nous être retiré. La lutte doit continuer pour nos grands-mères, qui ont combattu pour nos droits, pour nous, et pour nos filles, qui ne doivent pas connaître le sexisme...

***

On pourrait en citer des dizaines, des centaines d'autres... Parité, accès à certaines branches, excision en Afrique de l'Ouest... Mais voilà, à mes yeux, les plus "notables".

Le combat n'est pas terminé.

PS : si vous voulez agir à votre échelle, rejoignez le Groupe F ! Un défi par jour dans sa boîte mail, pour lutter contre les inégalités femmes-hommes et les violences sexistes.

PPS : pour rappel, on peut être féministe et galant, féministe et respecter les hommes, féministe et féminine, féministe et drôle, féministe pas chiante, féministe non militante, féministe et homme.
#MeToo